source : https://www.touleco.fr/Sol-violette-la-monnaie-solidaire-5690.html

Sol violette : la monnaie solidaire de Toulouse fête sa première année

20 mai 2012 21h42

Un an après le lancement du sol violette, la monnaie solidaire toulousaine, le succès inattendu est au rendez-vous. Les adeptes -solistes et commerçants- sont en nombre croissant

Après une période d’expérimentation de plusieurs mois qui s’est achevée en décembre dernier, le sol violette, monnaie solidaire indexée sur l’euro, s’est installé dans la vie économique des Toulousains. A tel point que Jean-Paul Pla, conseiller municipal chargé de l’économie solidaire, est surpris de ce succès rapide. « Les résultats sont inattendus. Le conseil municipal a voté à l’unanimité le bilan et a décidé de reconduire le projet, le dotant d’un budget total de 130.000 euros. (120 000 euros en 2011, ndrl). Car, les répercussions sont importantes. En effet, nous servons de référence en France car nous sommes contactés par de nombreuses collectivités », se félicite le conseiller municipal, et ajoute que « Toulouse est devenue un exemple même à l’échelle mondiale. De nombreux pays, comme la Corée du Sud, le Maroc, le Sénégal…, viennent se renseigner ». 

Pour lui, cette « monnaie complémentaire transcende les partis politiques et replace l’être humain au sein du développement économique ». 

1000 solistes toulousains

D’ailleurs, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Lancé en mai 2011 à titre provisoire, le sol violette concernait un panel de 100.000 habitants répartis sur trois grands quartiers. Aujourd’hui étendue à l’ensemble de la ville, cette monnaie a conquis 1000 solistes. Constat identique chez les commerçants : leur nombre est passé de 75 à 95. 

Concrètement, le sol s’adresse aux Toulousains voulant effectuer un « acte citoyen » : en échange d’une adhésion de 15 euros, ils peuvent utiliser cette monnaie non capitalisable pour acheter des produits locaux. Seuls les magasins sélectionnés par un comité local d’agrément du sol (Clas) - pour leur implication écologique et leur éthique solidaire - sont autorisés à accepter le sol, selon la règle de conversion « 1 sol = 1 euro ». 

C’est le cas de la librairie Terra Nova. Fabrice Domingo, le gérant, a été séduit dès le lancement par le projet qui « promeut l’économie solidaire dans une société marchande ». Néanmoins, note-t-il, « j’ai l’impression que du côté client cela se stabilise », ajoutant que la monnaie éthique correspond à 2 % de l’encaissement total. Pour autant, Fabrice Domingo y croit et pense même à développer son réseau d’enseignes agréées. 
A.S. 

Sur la photo : La boutique toulousaine Ethic et Chic a été une des premières adeptes du sol violette. Crédits : Hélène Ressayres Touléco.