La Fed a par ailleurs fait savoir que, face à la crise économique actuelle, elle fera usage de "tous les moyens à sa disposition pour promouvoir le retour d'une croissance économique durable et pour maintenir la stabilité des prix", y compris l'intervention massive pour acheter des titres sur les marchés, notamment "des titres adossés à des crédits immobiliers". Elle dit aussi évaluer la possibilité d'acheter des bons du Trésor à long terme. La Réserve fédérale confirme par ailleurs qu'elle va mettre en oeuvre "au début de l'année prochaine" sa disposition destinée à relancer le crédit à la consommation pour laquelle elle a annoncé en novembre vouloir mobiliser 200 milliards de dollars.
DÉTÉRIORATION RAPIDE DES INDICATEURS
La décision de la Réserve fédérale, prise à l'unanimité, a été annoncée à l'issue d'une réunion de deux jours. C'est une réponse musclée à la détérioration rapide des conditions du marché du travail et de l'ensemble des indicateurs économiques américains, comme la consommation, l'investissement des entreprises ou encore la production industrielle. La publication, lundi, de l'indice des prix à la consommation, qui a connu la plus forte chute de son existence en novembre en baissant de 1,7 %, a remis au goût du jour la possibilité que le pays soit confrontée à une déflation.
La Fed n'avait jamais abaissé son taux directeur à un tel niveau. Le taux de 1 %, en vigueur depuis octobre, était déjà le plus bas jamais appliqué par la banque centrale américaine. Face à cette conjoncture, la Fed reconnaît ainsi officiellement être engagée dans une politique d'accroissement des liquidités mises à la disposition du marché et promet d'aller encore plus loin. Son président, Ben Bernanke, a estimé que la conjoncture actuelle justifie un taux exceptionnellement bas sur une longue durée, laissant entendre qu'il pourrait donc rester un certain temps à ce niveau.
Immédiatement après l'annonce de cette décision, la Bourse de New York a répondu positivement. Le Dow Jones était en hausse de 2,96 % à 15 heures, heure locale (21 heures, heure de Paris) à 8 818,37 points. L'euro, quant à lui, est remonté au dessus de 1,40 dollar pour la première fois depuis le 2 octobre.