Dans
un entretien accordé mercredi 25 janvier aux Echos,
Claude Bébéar, le fondateur et
président du conseil de surveillance d'AXA, juge
« malsain » le jeu des fonds
d’investissements et stigmatise le «
décalage grandissant » entre leur objectif
– le profit immédiat, la logique court-termiste
financière – et le monde réel de
l’entreprise, davantage ancrée sur le temps long.
Parmi les « whistlblowers » qui invectivent les
fonds de pension, on peut citer notamment :
· En Europe, la Banque centrale européenne (BCE),
qui s’inquiète du « risque majeur
» que font peser les fonds d'arbitrage sur le
système financier en raison de la forte
corrélation de leurs stratégies
d’investissement.
· Aux Etats-Unis, le sénateur Paul Sarbanes et
notamment l'ancien procureur général de New York,
Eliot
Spitzer, qui n’hésite pas à
s’attaquer aux fonds d’investissement. La
Securities and Exchange Commission (SEC), en tentant
d’instaurer plus de transparence de le jeu des hedge funds,
constitue le garde-fou institutionnel.
L’appel
à la régulation internationale des «
fonds d’investissement spéculatifs à
hauts risques » n’est pas nouveau. Leur
poids financier est énorme (environ 400 d’entre
eux réalisent, à eux seuls, 80% des transactions
financières mondiales), leur comportement, incertain. Si en
Europe, et tout particulièrement en France, ces acteurs
inquiètent, la prise de conscience de leur danger semble
remonter à la chute retentissante du fonds Amaranth.
Cependant, les gérants de fonds spéculatifs
digèrent mal que l’attaque vienne d’un
assureur. De fait, l’essentiel des fonds collectés
aujourd’hui provient des investisseurs institutionnels, au
premier rang desquels – précisément
– les compagnies d'assurance, les fonds de pension ou les
caisses de retraite, rappelle
un journaliste du Monde.
Si Axa n’est pas, comme l’affirme M.
Bébéar, un des souscripteurs les plus importants
des « hedge funds ». Mais il oublie de dire
qu’Axa vend précisément ce type de
fonds. Certes, ce n’est pas le principal acteur sur ce
créneau en France – le
Crédit agricole, avec 14,5 milliards d'euros sous gestion
est leader – mais la compagnie d'assurance
gère tout de même un peu plus de 1 milliard
d’euros…
Sources
:
http://www.lesechos.fr/info/analyses/4528338.htm
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-859622@51-859745,0.html
http://www.axa.com/fr/